A l’occasion de son assemblée générale le 19 mai 2016, NAPF Place Financière du Grand Ouest organisait un débat sur le thème « Plancher ou plafond de verre, les freins au développement sont-ils là où on les imagine? ». Olivier TANNEAU, DG de Sport Finance, Jacques GINDRE, PDG de Mulliez-Flory, Pierre-Jean LEDUC, Président et CEO de Dedienne Multiplasturgy, et Daniel LE COËNT, fondateur et président du conseil de surveillance de Wirquin, ont été questionnés tour à tour par Jean-Eudes TESSON, dirigeant du groupe Tesson et président de l'ACOSS, dont voici la présentation :

Retrouvez nos regards d'entrepreneurs :

Daniel Le COËNT

Pierre-Jean LEDUC

Olivier TANNEAU

Jacques GINDRE

Et les mots de conclusion de Clara Gaymard, ainsi que les solutions de transmission évoquées :

Confiance et solutions de transmission

Clara Gaymard, dont la venue a été empêchée par un malheureux concours de circonstances, a tout de même tenu à transmettre ses mots, par le biais d'une lettre lue à l'assemblée par Jean-Eudes Tesson :

"Chères toutes, chers tous,

Parfois les circonstances et les évènements vous résistent. Je me faisais une joie et une fierté de vous rencontrer ce soir. Vous qui incarnez les français qui avancent, qui créent, qui inventent, qui permettent le futur, bref la France qui va bien. Vous êtes le poumon de notre pays, vous devriez être non pas célébrés, mais choyés, respectés, reconnus, et montrés en exemple. Non pas pour faire envie, mais pour donner envie. Et exprimer par les actes et non seulement par les mots, que chacun peut être entrepreneur de sa vie, qu'il y a un avenir, et que cela vaut le coup d'entreprendre la longue et difficile route qui mène jusqu'à l'accomplissement de son œuvre personnelle et collective.

Oui j'étais fière et heureuse de partager ce moment de réflexion. Vous avez pris l'initiative de vous réunir, en club et de construire une place financière, où l'argent ne va pas à l'argent pour faire de l'argent, mais l'argent se transmet en énergie, en carburant indispensable pour les projets, pour les entreprises, pour les acteurs de terrain. L'habile et nécessaire mariage de la finance et de l'entreprise que certains ont malheureusement oublié. Dans nos vies sur-remplies, s'arrêter un instant, et ensemble réfléchir à ce que nous sommes et comment nous pouvons grandir ensemble est essentiel.

J'avais choisi comme thème, celui du plafond de verre. Ce fameux plafond invisible souvent identifié pour les femmes. Les règles non dites, non écrites qui empêchent d'aller plus haut, alors qu'on a de l'or entre les doigts. Mais même si je suis sûre qu'il y a des femmes dans cette salle, ce n'est pas de la féminisation de l'économie dont je voulais dialoguer ce soir.

Les PME et les ETI depuis 20 ans, ont créé près de 90% des emplois en France. Et surtout 57% des emplois ont été créés par les 5% de PME qui sont en hypercroissance.

Elles sont donc le levier du redressement économique du pays. Pas un levier, LE levier.

Il faut que vous soyez plus nombreux, plus forts, plus grands, plus rapides.

Aujourd'hui, nos enfants nous disent le chemin. Sept jeunes sur dix veulent créer leur entreprise. Ils ne croient pas à la pérennité de la société que nous leur avons construite mais ils n'ont pas peur de l'avenir. Le leur, celui qu'ils construisent en parallèle du nôtre. D'une certaine manière, ils contournent le plafond de verre, en inventant d'autres routes, d'autres business models et d'autres modes de collaboration.

Ils sont conscients plus que nous, de l'importance de chacun de nos actes dans le destin de la planète, ils croient à la créativité de la rareté, ils savent que l'économie du partage est une nouvelle richesse, ils sont moins ''enfants'' que nous face à la consommation, ils remettent en cause nos évidences.

J'aurai aimé vous parler plus en détail de ce temps de rupture. À la fois source d'inquiétude et d'incertitude et en même temps un formidable vivier d'opportunités. La presse, le bruit de fond nous parle des peurs. Elles sont réelles et il ne faut pas les nier. Mais comme le disait si joliment Saint-Exupéry, nous ne sommes pas là pour construire le futur, mais pour le permettre. Nous sommes tous des « Alice au pays des merveilles ». À la fois effrayés et fascinés par ce que nous voyons, par ce monde qui bouge plus vite que nos yeux, nos intelligences et nos expertises.

La vérité tout simple qui s'impose à nous, c'est que le monde de demain n'appartient plus à ceux qui savent et à ceux qui peuvent, mais à ceux qui essaient ensemble.

C'est de cela dont j'aurai aimé parler avec vous. Comment s'unir ? Faut-il que tout change pour que rien ne change ? Mais voilà, une grève, un train à quai, un avion qui s'envole sous mon nez, et je suis avec vous par ces mots, mais avec la promesse que si vous le souhaitez, je reviendrai."

Retrouvez ci dessous le sondage Bpi évoqué par Jean-Eudes TESSON :